L’année 2022 commença avec une mauvaise nouvelle pour tous les fans de CBD. Paru le 30 décembre 2021 au journal officiel, un arrêté annonça que le gouvernement interdisait la vente et la consommation de fleurs et de feuilles brutes de CBD à fumer ou à faire infuser en tisane. Vendue comme ayant pour objectif d’encadrer l’utilisation industrielle et commerciale du CBD, cette décision met toutefois en danger les commerçants engagés sur ce marché et étonne les consommateurs adeptes de cette molécule aux effets thérapeutiques reconnus.
Que dit concrètement cet arrêté ?
Il est important de comprendre que cet arrêté possède 2 facettes :
- D’un côté, il légalise la culture de certaines variétés de cannabis dont le taux de THC est inférieur à 0,3% (donc le cannabis à l’origine du CBD) ainsi que son importation et son exportation.
- De l’autre, il définit les produits à base de CBD qui restent « acceptables », et interdit d’autres produits qui deviennent ainsi indésirables.
Ainsi, seuls les produits non bruts à base de CBD et ayant connus une transformation peuvent continuer à être vendus comme les pilules/gélules, les produits de cosmétique ou encore les compléments alimentaires. En revanche, les mélanges à fumer ou encore les tisanes dont le contenant n’a pas été transformé (fleurs et feuilles) sont désormais interdits.
Voici un extrait de l’arrêté, paru le 31/12/2021 (alinéa 5) :
« Les fleurs et les feuilles ne peuvent être récoltées, importées ou utilisées que pour la production industrielle d’extraits de chanvre. Il en résulte en particulier que la vente aux consommateurs de fleurs ou de feuilles brutes sous toutes leurs formes, seules ou en mélange avec d’autres ingrédients, notamment comme produits à fumer, tisanes ou pots-pourris, leur détention par les consommateurs et leur consommation sont interdites. » (alinéa 5 de l’arrêté paru le 31/12/2021)
Pourquoi cet arrêté ?
Plusieurs motifs sont mis en avant afin d’expliquer cet arrêté.
Ce dernier justifie ainsi ces interdictions au titre de « motif de santé ». Selon le texte, il subsisterait certaines inquiétudes sur les effets psychoactifs du CBD, notamment sur ses interactions avec des médicaments actuellement sur le marché comme les antiépileptiques, les anticoagulants ou encore les immunosuppresseurs. Vient également s’ajouter le danger de la combustion, présent lorsque le produit est inhalé. Qu’il soit en effet consommé avec ou sans tabac, la fumée de CBD reste un danger pour le poumon des consommateurs, même s’il existe aujourd’hui des solutions permettant une meilleure maîtrise de la température de chauffe, comme le vaporisateur.
Cette décision administrative est également justifiée selon un argument « d’ordre public ». La fleur de CBD étant visuellement identique à sa cousine contenant un taux de THC important, sa commercialisation rendrait plus difficile le travail des forces de l’ordre dans leur lutte contre les stupéfiants. Les policiers/gendarmes ne seraient ainsi pas en mesure de distinguer les fleurs de CBD à de la réelle « beuh », qui reste interdite. Il existe toutefois chez nos voisins Suisses, où le CBD est maintenant courant, des tests permettant de différencier rapidement cannabis illégal et CBD.
Vous l’aurez compris, le CBD n’en a pas fini de faire couler de l’encre…